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Le cadeau caché de nos épreuves

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« Eh !…

Quel regard portes-tu sur les épreuves qui transpercent ta vie ? Les vois-tu comme des injustices inacceptables, des fatalités, des déchirements, des attaques, des échecs ?

Les considères-tu comme une punition ? Créent-elles en toi un sentiment d’abandon, d’acharnement, de révolte ?

Epuisent-elles toutes tes ressources ? T’empêchent-elles de vivre ? De rire ? D’aimer, malgré tout ?
Peut-être les fuis-tu ? Ou pire, les ignores-tu ? Les maquilles-tu d’un « Tout va bien, merci » ?

Chaque épreuve qu’il nous est donné de traverser est une initiation et porte en son sein un cadeau caché.
La résistance à ce qui est, la colère trop longtemps retenue ou entretenue ainsi que le déni nous empêchent de le trouver.

Et pourtant, derrière ce cadeau se cache le sens donné à ce que l’on vit. Ces évènements douloureux nous obligent à puiser en nous des ressources insoupçonnées. A nous interroger, à grandir, à nous éveiller, à agir, à combattre et enfin à accepter… Accepter les aspérités de notre destinée.

Ces adversités que la vie nous oppose ne sont pas que des murs. Ce sont aussi des fenêtres et des portes. Des sorties, des entrées, des ouvertures par lesquelles nous retrouvons peu à peu la lumière. Et parfois, un nouveau chemin plein de promesses s’offre à nous. Alors seulement, nous comprenons le pour « quoi » et notre résilience se renforce.

Dans les épreuves que tu traverses actuellement, souviens-toi qu’elles aussi abritent en leur sein ce cadeau. Cherche-le. Et dans cette quête parfois longue, ne doute jamais qu’il est là quelque part, caché dans le drapé de ta souffrance. »

#résilience #acceptation #cadeaucaché

Gratitude

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« Eh !…
Qui sont les habitants de ta vie ? Avec qui voyages-tu ?

Sais-tu reconnaitre ceux pour qui tu comptes vraiment ?
Ceux qui te tendent la main lorsque tu glisses sur les parois de ta vie ?
Ceux qui se réjouissent de partager leurs heures, coeur à coeur, avec toi ?
Ceux qui te demandent « Comment vas-tu ? » et en écoutent la réponse ?
Ceux qui s’émerveillent encore de tes histoires mille fois racontées ? Qui rient de bon coeur à tes blagues surannées ?
Ceux à qui tu manques ?
Ceux qui croient en toi ?
Ceux qui te pardonnent tes errances, tes erreurs, tes manquements, tes absences ?
Qui ne te jugent pas ?
Ceux qui consolent tes chagrins d’un « je suis là » en te serrant fort ?
Ceux qui n’ont pas peur du silence à tes côtés ?
Ceux dont le sourire ensoleille tes jours ? Tes souvenirs ?

Sais-tu reconnaître ceux dont le regard veille discrètement ?
Ceux qui t’offrent leur temps, leur aide, leur amitié sans attendre de retour ?
Ceux sans qui tout serait plus rude ?
Ceux qui t’ont appris ?
Ceux qui t’ont guidé(e) ?
Ceux qui t’ont fait grandir ?
Ceux qui, en quelques heures, te donnent bien plus qu’en une vie ?
Ceux qui, en une vie, te donnent plus bien que quelques heures ?
Les intemporels qui ont le pouvoir d’abolir les distances et les frontières du temps ?
Ceux d’hier et d’aujourd’hui ?
Les vivants comme les fantômes ?

Toutes ces âmes qui peuplent les couloirs de ta vie:
Leur accordes-tu suffisamment de temps ?
Leur accordes-tu suffisamment d’amour ?
Leur exprimes-tu suffisamment ta gratitude ?

Il en faut peu pour rendre heureux… et être heureux. Un geste, un sourire, un « je t’aime », un « tu comptes pour moi », un « merci pour tout… pour ton amour, ta présence, ton rire, tes gestes, ton regard, ton amitié, ton aide, ton engagement, ton écoute, ton conseil, ton silence…», un « je ne vous oublierai pas », un « tu me manques », un « la vie est plus cool depuis toi », un « je suis là » en serrant fort… suffisent à combler nos coeurs, à nous rendre plus vivants.

Rends grâce à tous ceux sans qui tu ne serais pas tout à fait celui ou celle que tu es aujourd’hui. Dis-leur combien ils te sont précieux.

Et puis… apprends également à reconnaitre ceux qui te dominent, ceux qui te vampirisent, ceux qui te réduisent… Tous ceux qui t’ont blessé(e) et abimé(e)… Et rends-leur grâce à eux aussi car ils t’obligent à relever la tête, à te battre, à aller puiser en toi des ressources insoupçonnées qui désormais coulent dans tes veines et te rendent plus fort(e) à jamais.
Epargne-toi la rancoeur, c’est un poison.
Ne garde que l’amour et la gratitude, les seuls véritables élixirs de vie.

#gratitude #amour #amitié #merci #àpartargersansmodération #àoffriràtesangesterriens #àtousceuxquetureconnais

Un brin d’amour

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Attablée à la terrasse du Chineur, le visage offert aux caresses encore timides d’un soleil têtu et boudeur, je regarde défiler les photos sur mon Iphone. Celles des mois qui viennent de s’écouler… Que la vie est étrange. Surprenante.

Je remonte les couloirs du temps et pose mon regard sur ces instantanés d’il y a un an.

Tout était alors si différent.
J’étais en transit dans ma propre vie. Mon passé et mon futur figés, je vivais au présent. Oh, pas par choix. Je n’avais tout simplement plus « d’avant » et pas encore « d’après ».

Il y a un an ? Je n’étais que contradiction. A la fois fragile et forte, aussi présente qu’absente, vivante avec un coeur à l’agonie, mal-« heureuse », l’âme entrebâillée.

Il y a un an ? Jamais je n’aurais imaginé que quelques mois plus tard, la vie allait revenir de plein fouet dans mon existence. Tout comme je n’imaginais pas la grande faucheuse nous voler encore une vie.

J’étais loin de comprendre que la douleur allait tutoyer la douceur. Que la tendresse, le plaisir, la joie, le rire, le désir, la légèreté et la jouissance seraient infusés de larmes…
Mais surtout j’étais à des années-lumière de soupçonner qu’une abondance d’amour allait transcender mon existence. Que j’allais renaître à la vie et aimer plus fort encore.

Non, ce n’était pas possible. Et pourtant…

Ce que je vis aujourd’hui n’a qu’un seul prix. Celui d’être passée par des chemins si tortueux qu’ils en deviennent vertueux.

Je sais désormais que le pire affront que l’on peut faire à la mort de toute chose, (celle d’une histoire d’amour ou d’un être cher) est de renaitre de ses cendres et d’honorer la vie et l’amour plus intensément encore.

Alors en ce 1er mai 2018, jour de fête où l’on offre un brin de muguet comme l’on offre son coeur, je tenais à donner un brin d’amour à tous ceux que j’aime et tous ceux qui ont croisé ma vie un jour et l’on amplifiée. Famille, amis, voisins ainsi que ceux avec qui j’ai partagé quelques heures de confidences, qui m’ont confié leurs peines, leurs peurs, leurs joies…

Merci à tous. Je vous dois ma joie de vivre.

Et puis… En ce 1er mai 2018, j’offre un brin d’amour et mon coeur pour toujours à celui qui est désormais mon présent et mon « après ». Celui auprès de qui je me sens plus vivante que jamais. Celui dont les yeux s’illuminent si divinement dès qu’il sourit… Lui.

#bonheur #bonnefête #muguet #1ermai #résilience #amour #amitié #gratitude #Lui

LE BRUIT DU BONHEUR

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Hélène a trente-cinq ans. Un mari, deux enfants et un chien. Salariée d’une entreprise bancaire depuis six ans, elle aime son travail mais regrette des conditions qui se détériorent surtout depuis qu’ils sont passés en open space, l’année dernière. Elle a du mal à s’y faire, elle qui aime tant le calme.
Hélène est par nature débordée par la vie. Mais là, il faut bien avouer, elle est débordée tout court. Entre son travail, ses deux enfants, leurs devoirs, les cours de flûte traversière de la petite, les mercredis foot de l’ainé, son mari souvent absent, Guizmo, le chien des enfants… qu’elle sort trois fois par jour, les rendez-vous chez le médecin, le coiffeur, le véto, les réunions parents-profs, les courses et le ménage, son cours de yoga du mardi, l’apéro du jeudi avec ses copines, ses parents et ses beaux-parents qui vieillissent… bizarrement plus vite le weekend. Bref, Hélène aime sa vie mais elle est épuisée.
A fleur de peau, tout l’excède. Surtout le bruit de la vie quotidienne qu’elle ne supporte plus. Comme les cris des enfants qui se chamaillent ou rient trop fort. La porte d’entrée qui claque, celle de l’armoire qui grince. La pétarade de la perceuse de Franck, son mari bricoleur. Le son de la télé de son vieux voisin. Le grabuge festif du bar d’en bas. Guizmo-le-paranoïaque qui jappe dès qu’il entend un bruit suspect, le réveil qui braille, son ado qui braille, lui aussi, sous la douche en se prenant pour Georges Michaël, les vaisseaux spatiaux de la cadette qui ne manquent jamais leur cible: la vaisselle. Les repas de famille où tout le monde parle et personne ne s’écoute, les travaux dans la rue, les coups de klaxon exaspérés, le brouhaha de l’open space, le rire de crécelle de Ghislaine, sa collègue qui n’a rien à envier à la voix nasillarde du speaker commercial de son supermarché. Même à la campagne, il y a toujours un bruit d’avion ou de moto pour l’excéder.
Deux fois par mois, le dimanche après-midi, Hélène emmène les enfants voir leur grand-mère Madeleine. Surtout depuis la mort de pépé. C’est un moment propice au calme. Enfin, normalement. Mais c’est sans compter sur les mômes qui gesticulent et tournicotent autour d’elles. Alors elle râle pour avoir la paix. Souvent, mémé Madeleine essaie de dire à sa fille que ce n’est pas grave, que le bruit ne la dérange pas, mais Hélène finit toujours par les envoyer jouer dehors. Elle pense, que comme elle, sa mère a besoin de calme. A son âge, tout de même !
Le temps passe. Mémé Madeleine a rejoint pépé. Hélène vieillit en même temps que ses enfants grandissent. Les bruits évoluent mais ont toujours le don de l’agacer. Elle voudrait juste un peu de calme mais il ne vient jamais. Stressée, elle trouve la vie décidément épuisante.
Pourtant petit à petit, certains bruits commencent à disparaitre. Elle n’entend plus la télé de son vieux voisin, décédé il y a longtemps déjà. Tout comme Guizmo d’ailleurs. Ses enfants sont partis faire leurs études puis ont trouvé du travail. Ils se sont mariés et ont eu des enfants. Une bonne chose de faite, se dit-elle. J’aurai au moins réussi ça.
Il y a peu plus d’un an, Hélène a fêté son départ à la retraite, une belle fête selon ses collègues… puis elle est rentrée chez elle où désormais elle trouve le temps long. Personne ne lui parle et elle ne parle plus à personne. Son mari regarde son émission préférée à la télé « N’oubliez pas les paroles », parfois il chantonne mais il ne bricole plus. La perceuse est remisée dans le garage depuis bien longtemps. Hélène regarde son portable. Il ne sonne plus beaucoup. Elle voit ses amies parfois, mais de moins en moins car elles sont trop occupées à garder leurs petits-enfants. Pour Hélène, c’est différent. Ses enfants et petits enfants habitent loin… en grande banlieue et ne viennent la voir que deux fois par mois. Puis son mari s’éteint à son tour. Il ne chantonnera plus.
Hélène se retrouve seule dans sa grande maison. Assise sur son canapé. Le tic-tac de l’horloge égrène les secondes du reste de sa vie. La solitude est silencieuse.
Soudain, la sonnerie de la porte retentit. C’est Angeline, sa fille et ses petits-enfants qui arrivent. Nous sommes le premier weekend du mois. Les garçons lui sautent au cou avant de filer à la cuisine en quête de ses irremplaçables beignets à la cerise. Cris, rires, claquement de porte. Le bruit de la vie revient. Elle savoure cet instant alors qu’Angeline dépassée par les évènements ne cesse de râler sur ses enfants. Elle rabâche et grommelle de ne pas courir et de ne pas faire trop de bruit car mamie est fatiguée et a besoin de tranquillité. Hélène essaie de dire à sa fille que non, elle n’est pas fatiguée et que cela ne la dérange pas, mais Angeline ne l’écoute pas et finit par envoyer ses enfants jouer dehors.
Soudain le calme revient. Angeline s’affale dans le canapé en remerciant le ciel d’avoir enfin la paix. Le visage d’Hélène s’assombrit.
Elle repense à Madeleine, sa mère…
Elle regarde par la fenêtre. Ses petits-enfants s’égosillent devant un bonhomme de neige qu’ils martyrisent en riant aux éclats. Les yeux noyés de larmes, elle courbe la tête sous le poids des regrets.
Puis… son visage s’illumine. D’un geste vif, elle allume la télé et monte le son à fond, ouvre les fenêtres en grand, pose un baiser gourmand sur le front de sa fille, attrape son manteau et enfonce son bonnet jusqu’aux oreilles. En deux temps trois mouvements, la voilà à glousser de joie devant feu bonhomme de neige.
Sidérée, sa fille regarde à son tour par la fenêtre en se demandant bien s’il ne serait pas temps de penser à l’option: maison de retraite.
Mais pas de maison de retraite pour Hélène ! Après avoir déposé la chère perceuse de son mari en lieu et place des crocus qui ornaient sa dernière demeure, appelé ses copines pour booker leur prochaine sortie karaoké, réservé quatre places pour DisneyLand, Hélène part rejoindre Angeline pour leur balade dominicale dans les bois de sa pampa, où règne enfin… le silence.
#lebruitdubonheur

Ma petite voix m’a dit

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#mapetitevoixmadit

Hey ! Es-tu là ?

Lorsque tu regardes ?
Lorsque tu écoutes ?
Lorsque tu parles ?
Lorsque tu touches ?
Lorsque tu manges ?
Lorsque tu marches ?
Lorsque tu travailles ?
Lorsque tu danses ?
Lorsque tu aimes ?

Es-tu présent(e) aux tiens ?
Es-tu présent(e) à ton corps ?
A ton intuition ?

Vois-tu le beau ?
Sens-tu le bon ?
Caresses-tu le doux ?
Entends-tu la vie ?
… Chaque jour ?

Ou…

Te perds-tu dans les couloirs du temps ?
Ton passé t’enchaine-t-il ?
Ton futur te vampirise-t-il ?

Habites-tu réellement ton présent ?

Cette vie passe sans que nous ne la vivions vraiment. Et alors que nous nous pensons immortels, notre crédit de vie s’amenuise irrémédiablement.

N’attends pas qu’un évènement malheureux t’oblige à regarder cette réalité en face. N’attends pas le choc frontal pour commencer à prendre le temps de vivre ta vie et à l’aimer. Vis-là et aime-là dès aujourd’hui, dès à présent. Ne regarde pas en arrière. Ne voyage pas encombré(e). Allège-toi. Garde près de toi ce qui te ressource et lâche une bonne fois pour toutes, le fardeau de ce que tu ne peux changer, accepte que tu n’as pas ce pouvoir et évertue-toi à améliorer ton présent en lui accordant toute ton attention. Ne t’accroche pas non plus au mirage du futur. Si tu veux qu’il soit beau, prends soin de ce qui est – ici et maintenant – et de ce qui est important pour toi. Là est le secret.

Chaque jour a son lot de bonheurs, de malheurs. Du plus petit agacement au stress le plus extrême. De la joie la plus infime à l’enchantement le plus absolu.
Au lieu de t’accrocher aux contrariétés, apprends à poser ta conscience sur ces moments de grâce subtiles. Des petites joies additionnées qui te rendent la vie douce et plaisante. Apprécie, goûte, savoure. Lentement.

Et surtout débraille ! Débraille ! Cesse de courir, de vouloir être parfait(e) en tout temps, en toute heure. Révise ton exigence, et lève le nez au ciel, sois attentif(ve) à la vie qui se faufile dans les rues de ta ville. Regarde tes semblables, aime-les. Accorde-leur ton attention car c’est en eux que réside ton trésor.

Profite de chaque journée. Fais des choix, acceptes-en les deuils. Tout ne rentre pas, ne garde que l’essentiel. Le reste est superflu.

#Etoi ? #Quelestonessentiel ?

La force d’y croire #2018

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Lorsque je pénètre au café Chineur en ce pâle matin de janvier, je n’ai besoin que d’un regard complice pour que la serveuse m’autorise à me glisser discrètement dans la partie dressée de cette brasserie toute parisienne.
Je me sens privilégiée car passé dix heures du matin, plus personne n’a le droit de s’installer de ce côté pourtant si confortable, pour y boire un café ou un verre. Trois heures avant, tout y est déjà prêt pour accueillir le flux des travaillomanes du lundi. Une pratique qui a le don d’exaspérer les malheureux clients du matin obligés de se tasser près de la porte et de la terrasse semi-couverte, dans le froid hivernal de ce début d’année. Pour ma part, c’est sans une once de culpabilité que je m’installe confortablement sur la table du fond, près de la vitrine. Ma table. Celle qui a vu naître mes premiers ouvrages.

Après avoir posé mon ordinateur, ma trousse, mon Bullet Journal, quelques ouvrages de références sur la psychologie positive, mis en mode avion mon iphone puis commandé un thé aux fruits rouges, je m’enfonce dans le fauteuil club, renverse ma tête et ferme les yeux. Tous mes sens sont en éveil. Exaltée par un Jacques Brel qui se perd entre Vezoul et Honfleur, je respire à plein nez les irremplaçables effluves de l’incontournable café matinal. Je me sens bien. Comblée. Présente. Apaisée.

Depuis combien de temps, cela ne m’est pas arrivé ? Des mois ? Non, des années. Depuis que ma vie s’est enrayée. Et que des pans entiers se sont disloqués.
Deuils, séparation, maladie, mon avenir s’est alors assombrit. Mais une force nouvelle s’est éveillée en moi. Celle de la résilience. Je me suis découverte dans l’adversité. Je me suis renforcée dans la chute.

Je suis pourtant étonnée par notre capacité à trébucher sur de petites choses sans grande importance, à nous agacer d’un rien, à nous agripper pour un mot et puis, soudain, à nous révéler dans l’épreuve. Quelle force sort de nous alors que le sort s’acharne ? D’où vient-elle ?

Depuis, j’ai reconstruit mon existence pierre après pierre, en gardant toujours en moi, l’intime conviction qu’un jour mes murs porteurs se dresseraient à nouveau, fiers et solides. En ai-je douté parfois ? Peut-être. Lorsque les vents contraires vous malmènent, il est facile de se décourager. Et pourtant…

En ce matin de janvier 2018, à l’aube d’un horizon nouveau qui augure tant d’espoir, protégée par mes anges gardiens et terriens, je me sens prête à m’offrir un nouveau tour de manège.

Prête à OSER et à M’ENGAGER.
A oser croire en la force de mes rêves.
Et à m’engager pour eux.

A oser croire en l’Humanité, celle qui nous sauve déjà.
Et à m’engager pour elle.

Et enfin, je me sens prête à m’engager, coeur et âme… pour et avec Lui.

Lui qui me donne tant.

Petites et grandes Joies d’antan #collectiondété

IMG_1786 2- Croquer le quignon de la baguette… des deux côtés
- Nier l’avoir fait
- Faire de gigantesques bulles avec mon Malabar
- Puis le jeter 4 minutes plus tard
- Et en reprendre un…
- Lécher le cône de ma glace italienne chocolat-vanille pour ne pas que ça goûte partout
- Lécher mes doigts chocolat-vanille pour ne pas que ça re-goûte partout
- Puis mon tee-shirt…
- Me faire engueuler par ma mère

- S’entasser dans la R6 de pépé, rouler à 30 km/heure sur la route des plages, se faire pourrir par les automobilistes, arriver à la plage.
- Mettre une décennie à étaler ma serviette tout bien comme il faut, pour cause de mistral… gagnant.
- La pourrir de sable 2 secondes 50 après, avec mes tongs
- Regarder papa rougir dangereusement en gonflant ses joues pour gonfler nos matelas pneumatiques
- S’apercevoir que nous avions finalement le truc qui gonfle avec le pied.
- Lire Picsou magasine, Podium, Ok, Salut… sous le parasol, un bob moche enfoncé sur les oreilles, tartinée de crème protection 80.
- Lécher mes bras salés par l’eau de mer
- Avouer avoir « malencontreusement » oublié mes méduses à la maison
- Me faire engueuler par mémé
- Pique-niquer sous 40° à l’ombre sur la plage sous un parasol jaune poussin
- Mettre du sable sur mon pain bagnat
- Puis sur les oeufs durs
- Puis sur les brugnons
- Me faire engueuler par mon père
- Boire de l’Orangina à la bouteille
- Mettre du sable dedans
- Attendre une vie pour aller se baigner après le déjeuner
- Mouiller sa nuque avant d’aller dans l’eau sinon on meurt
- Nager jusqu’à l’horizon (3m du bord environ) jusqu’à ce que le soleil se couche
- Faire le poirier
- Faire Dirty Dancing
- Faire la planche
- Couler
- Hurler en voyant une méduse ( qui s’est déguisée en sac plastique)
- Arpenter la plage avec mes cousines à la recherche de copains qu’on ne connait pas encore.
- Rentrer bredouilles mais affublées d’un mioche qui veut plus nous lâcher
- Boire un grand verre d’antésite… se demander pourquoi on aime ça.
- Manger des tartines de beurre au Nesquik pour le goûter
- Manger le Nesquik à la cuillère
- S’étouffer

- Mettre sa serviette autour de la taille pour enlever son maillot de bain mouillé
- Montrer ses fesses à tout le monde (la serviette est une arnaque, ça tient jamais)
- Rincer ses pieds à la douche de plage
- Marcher dans le sable parce qu’on a oublié le ballon
- Se faire engueuler par pépé
- S’asseoir dans le coffre de la R6 pour balayer nos pieds ensablés avec la balayette à pépé
- Rouler à 30 km/h, se faire pourrir par les automobilistes, rentrer chez pépé-mémé

- Nous faire courser par mémé avec une tomate coupée à la main pour soigner nos coups de soleil
- Laver nos pieds dans le bidet
- Puis se faire la plus belle pour aller danser
- Plonger un quignon dans la mayonnaise de mémé
- Trépigner de faim devant ses oeufs mimosas (j’en veux trois moi !)
- Me brûler les doigts en décortiquant les crevettes de la paëlla de papa.
- Gober les Montécaos
- Manger de la pastèque devant le JT de Jean-Pierre Pernaut
- Avoir plus gros yeux que gros ventre
- Se balader sur le port en arpentant le marché du soir en attendant le début du bal… en attendant les slows.
- Rentrer bredouille
- Jouer au rami avec mémé
- Faire un ballon prisonnier, être la dernière, sauver tout le monde.
- Marier Ken et Barbie
- Couper les cheveux de Barbie (mais pas la mienne… celle de ma cousine)
- Jouer au jokari toute seule… parce que je suis toute seule, mes cousines sont parties.
- Jouer aux billes avec les voisins
- Echanger mes Agates contre des « Oeil de chat » et mes « Oeil de chat » contre des Calots
- Faire des pichenettes et rentrer ma bille dans le trou du presque premier coup
- Serrer pépé et mémé fort dans mes petits bras
- Les renifler
- Prier pour qu’ils soient éternels

- Enlever mes sandales rouges à fleur blanche et les glisser sous le siège de la 2CV à fleurs (aussi) de papa
- Trouver le maximum de plaques immatriculées « 71 » sur l’autoroute
- Compter toutes les bandes blanches qui séparent les kilomètres.
- Compter les arbres qui défilent
- Vomir
- Apercevoir le panneau « Sortie n°29 – Mâcon Sud » dans un demi-sommeil
- Être trimbalée sur l’épaule de papa jusque dans mon lit
- M’enrouler dans mes draps, le coeur rempli de doux souvenirs

- Me demander si mon amoureux de 5ème m’aimera encore en 4ème.

Forever Young

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La route fut longue. Près de six heures. En temps normal, nous aurions mis quatre heures pour arriver à Six-Fours-les-Plages. Mais là, ce n’est pas un temps « normal ». C’est le temps des vacances. Et pas n’importe lesquelles: les grandes vacances ! En ce 24 juillet, l’autoroute du Soleil est « The place to be ». Alors deux heures de bouchons, c’est juste le prix à payer pour gagner notre paradis. Et puis finalement rouler comme un escargot, c’est exactement ce qu’il faut à Deudeuche, notre vieille 2CV bleue à grosses fleurs seventies. Cahin-caha elle nous a menée ici, dans ce pays de Cocagne où tout n’est qu’abondance.

Deudeuche déborde de partout et de tout. Valises, rabanes, parasol, cannes à pêche, bateau pneumatique bleu et jaune, serviettes de plage, pelle, seau, râteau, méduses en plastique (dont la fonction reste encore à déterminer), espadrilles, bobs moches, brassards Goldorak, monoï, glacière remplie d’oeufs durs, de salades de riz tuperwarisées, de sachets à épices pour paëlla, de semoule pour couscous. Mais elle déborde surtout de rires, de râleries, d’engueulades, de surexcitation et d’amour. Elle est pleine à craquer de bonheur.

Dans mon walkman, « Forever young » d’Alphaville résonne en stéréo. Je cherche à tâtons mes Kickers. Elles ont dû glisser sous le siège de papa. J’adore mes sandales. Elles sont rouges avec une fleur blanche sur le dessus.

Un virage puis un autre. Le nez au vent, j’aspire entièrement la forêt de pins. Au loin, je devine le majestueux fort de Six-Fours. Il se découpe dans la lueur d’une lune généreuse. Son apparition est le signal que tout commence. Enfin ! Je pense à mes cousines qui arriveront le lendemain, à ce verre d’antésite glacé qui m’attend, à cette part de mouna que je goberai d’une seule bouchée. Et puis, il y a cette voix qui chante la vie, la voix de mémé Alfonsine et ces sempiternels « Aïaaa ma fiiille, poh poh poh, aousque que tu cours comme ça que tu vas avoir le rouge qui va te monter à la figure ». Un inimitable mélange de Pataouète et de Provence.

Un dernier virage et voilà son visage qui apparait. Mémé Alfonsine est accrochée à son rideau de cuisine. Très certainement depuis des heures. A nous attendre, morte d’inquiétude, comme toujours. Ses yeux s’embrasent. « Eugène, ils sont là ! Ils sont arrivés ! »

« Tout va bien, Sophie ? Tu veux un autre café ? »

Je sursaute. Devant moi, Jordan le serveur de l’Eden où je suis attablée depuis ce matin. Face à moi, la plage de Six-Fours.

Nous sommes le 24 juillet 2017. « Forever young » d’Alphaville vient de passer à la radio. Instantanément, j’ai été propulsée à l’été 1984. Le corps a une mémoire émotionnelle. La puissance de l’ancrage me fascine.

Mais mon coeur se serre. L’éternité n’est plus. Pépé et mémé non plus. Une vie s’est écoulée et l’insouciance et la légèreté de cette époque se sont envolées. Je réalise alors combien nous étions privilégiés d’être jeunes dans ces années-là. Aujourd’hui, tout me semble si différent et pourtant si familier

Je suis devenue maman à mon tour. Et je me demande: « Qu’avons-nous offert à notre fille comme trésors d’antan , comme souvenirs ? Quelle chanson symbolisera son enfance ? Quelles émotions l’habiteront jusqu’à la fin de ces jours ? A-t-elle, en elle, cet instant d’éternité ? »

Un ballon roule à mes pieds. Je l’attrape. Bob l’éponge me sourit. Je lève les yeux et aperçoit le regard inquiet d’un petit garçon. L’espace d’un instant, nos vies se confondent. Les frontières du temps s’effacent.

Je lui fais un clin d’oeil et lui sourit. Son visage s’illumine. Et d’un rire joyeux, il m’invite à lui lancer le ballon le plus loin possible. Je m’exécute. Il détale bientôt suivi de sa horde de copains. Peut-être ses cousins ?

Oui, l’éternité existe bel et bien. Elle est là, présente en chacun de nous. Au coeur de nos plus beaux souvenirs. Ceux du passé et ceux à venir.

Forever Young, I want to be forever young. Do you really want to be forever. Forever and ever.

Passez un  bel été mes Lect’Ors !

Coming out du bonheur

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Ériger des murs, se cacher derrière, se protéger et vouloir protéger les siens, se parer d’armures pour ne pas être blessé… Rien de tout cela ne peut empêcher l’existence de nous atteindre de plein fouet et nous abîmer.

Blessés, nous le sommes souvent. Écoeurés aussi. Apeurés constamment. Et nous passons un temps certain à nous réparer. À soigner les blessures. À panser nos plaies. Il arrive même que nous peinions à raccommoder les déchirures de notre coeur.
Et s’il est une vérité, c’est que ni don d’amour, ni gratitude, ni méditation, ni relaxation, ni respiration, ni pardon, ni connaissance de soi, ni confiance en soi ne nous protègent ni ne nous épargnent les douleurs, pertes et tristesses inhérentes à notre condition humaine.

Et pourtant… Ce sont bien toutes ces ressources, toutes ces forces intérieures, toutes ces actions qui, parce qu’elles sont ritualisées, oeuvrent à nous aider à gravir ces montagnes émotionnelles.  Deuil, trahison, séparation, injustice, indifférence, insécurité, maladie, perte de repères, de valeurs sont intrinsèquement liés à l’expérience même de la vie. Sans eux, pas de retrouvailles, de guérison, de justice, de renouveau, de souvenirs, de séduction, de solidarité et de conscience de faire partie d’un tout, tout en étant unique. Il nous faut des fins pour savourer les débuts. Pour que la vie ressuscite sans cesse.

Et le bonheur y est présent à chaque étape. Il faut juste lui laisser un peu de place. Parfois se battre pour la lui sauvegarder. Être patient avant qu’il ne se montre à nouveau. Le ré-apprivoiser doucement, sans précipitation.

Je l’ai appris à mes dépends.

Depuis ces trois dernières années, j’ai appris que la sérénité n’est pas l’aboutissement d’une recherche de bonheur enfin trouvé, mais que l’apaisement se trouve au coeur même de la tempête et non lorsque celle-ci se calme enfin. Il faut savoir trouver son oeil, vouloir s’y poser, accepter d’être en son sein et que l’on puisse, malgré tout, s’y ressourcer et même y être heureux tout simplement.

Mais parfois le bonheur doit attendre. D’autres choses sont à vivre pour qu’il retrouve sa force et sa raison d’être. Sa puissance.

J’avais pris l’habitude, depuis quelque temps, de clamer dans un rire flottant presqu’embarrassé que « je suis le cordonnier le plus mal chaussé du moment »… Comme pour me justifier de devoir subir, moi aussi Madame Bonheur , quelque malheur. Comme pour me faire pardonner de ne pas être la digne représentante d’une vie où le bonheur trône en maitre absolu.
Et puis finalement, on pardonne à son cordonnier d’avoir des godillots troués. La plupart du temps, on ne les voit même pas. Les cordonniers savent très bien les cacher derrière la façade de leur comptoir.

Mais j’ai menti. Je ne suis pas ce cordonnier aux godillots troués. Mes chaussures sont solides et tout terrain. Elles m’emmènent loin et ne sont pas abimées. Contrairement à ma vie qui, elle, l’est. Moi pas. Ma vie, oui. C’est là, toute la différence. Je ne suis pas ma vie. Je suis dans ma vie. Dans cette vie où des pans entiers se sont effondrés et pourtant, je suis encore debout. Et contre toute attente, je me sens amplifiée, plus vivante que jamais.

J’ai chaussé, il y a trois ans, mes bottes de sept lieux pour affronter cette menace dont je parlais déjà dans une page cachée au fin fond de mon premier ouvrage « Cultivez votre bonheur ! » et dont les mots me prédestinaient à une tempête existentielle sans précédent. Je n’y ai pas échappé. J’y suis encore un peu. Mais j’ai appris à trouver son centre, l’oeil du cyclone, bien plus souvent et facilement qu’au début de la tourmente.

Car j’ai fabriqué ces bottes de sept lieux patiemment en travaillant dur et avec persévérance. Appliquant chaque enseignement transmis par mes mots et ma voix. Avec obstination. J’ai cherché sans cesse à voir les choses différemment. Toujours avec entêtement. J’ai remis en jeu mes convictions, valeurs et habitudes. Je n’avais en tête qu’une seule idée: vérifier et valider que « ça » fonctionnait.  Que tout ce que je transmettais dans mes ouvrages et mes conférences avaient une fin en soi. Et la vie s’est chargée de m’apporter son grain à moudre.

Alors, oui c’est vrai. J’ai eu, bien plus que je ne l’aurais voulu, des occasions de pleurer. De Souffrir. De maudire. De vomir. De guérir. De pardonner. Oui, c’est vrai. J’ai laissé des bouts de moi un peu partout où je passais.

Je ne compte plus les lieux qui ont accueilli ma détresse. Des écrins ou des tombeaux, selon, au creux desquels s’est dissout un morceau de mon histoire. Des bouts de moi éparpillés sur le carrelage d’une cuisine, dans une rame de métro, dans les draps rêches d’une chambre d’hôtel, sous une douche glacé, dans un bain brûlant, au coin d’une rue parisienne, dans les toilettes d’une multinationale, à la place 74 d’un TGV, dans les jupons de l’amour maternel, devant les Paris-Brest d’une boulangerie, dans les soubresauts du rire paternel, dans les bras diorisés d’une amie qui comprend, dans la douceur du regard bleu azur d’un amour de jeunesse, dans la salle 2 du Club Med Gym, dans l’écume d’une mer agitée, dans l’allée centrale du Monoprix, la main posée sur le pied de Sainte Rita, dans le fond d’un verre de Chardonnay au Café de Flore, sur le parquet ciré du salon où résonne, dans la nuit, « Reprendre c’est voler » d’un Jean-Jacques Goldman qui chipotte en faisant les compte de ce qu’il nous reste quand il ne reste plus rien entre nous. « On partage les choses quand on partage plus les rêves ».

Autant d’endroits, et bien d’autres encore, qui gardent une infime trace des larmes versées sur un passé délavé. Autant de sols, de murs, de fenêtres, de bras qui ont, quelque part dans leurs rainures, l’ADN d’une vie passée qui ne peut se résoudre à disparaitre totalement.

Oui, j’ai perdu beaucoup. Oui, mon Héros est parti vers d’autres horizons et notre amour s’est éteint aussi doucement que le coeur de notre chien Unoï. Oui, des êtres aimés ont quitté cette vie, volontairement ou non, et nous ont laissé ce vide qui ne sera jamais comblé. Oui, ma fille, un genou à terre, n’a pas été épargnée par la dure loi d’une meute adolinquante. Oui, c’est vrai. C’est notre réalité. Nous avons beaucoup perdu.

Mais, nom de nom ! Qu’est-ce que nous avons gagné aussi ! Et tout ça n’a plus de prix. Et si je fais les comptes, nous sommes devenus riches. Riches d’amour, de soutien, de solidarité, de densité, de forces vives, de résilience, d’intensité, de conscience, de décisions que nous n’aurions jamais prises avant. Nous avons tant reçu. L’on m’a tant donné. La plupart du temps, les personnes que j’ai croisées ne le savent pas ou si peu. Je leur ai volé à chacun une part de leur humanité, de leur générosité, de leur force de caractère, de leur vivance.

Ils m’ont portée à bout de coeur. Je me suis accrochée à eux comme un naufragé s’accroche à une bouée pour garder la tête hors de l’eau. Et puis, j’ai finalement appris à me laisser porter par le courant. Et je suis arrivée sur une rive nouvelle, où tout m’est inconnu.
Mais quelle n’est pas ma surprise de découvrir sur cette ile lointaine, les coeurs de ceux que j’aime et qui, comme moi, cherchent leur terre promise.

Alors, si nous voyagions ensemble ?

Quelle drôle de vie quand même. Non ?

Post scriptum: Un ami m’a récemment avoué: « Sophie ! Avec toi, c’est toujours: « Oui mais non… Bon, d’accord oui… euh non. Enfin oui, mais non… »

Ça ressemble à la vie, non ? … Oui ? ;)

Je vous aime fort mes lect’Ors !

Ps2: Illustration Marc Denault

C’est quoi le bonheur quand rien ne va plus ?

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Bonjour, bienvenue dans ma vie. Entrez, je vous en prie ! Mais ne faites pas attention au désordre, je n’ai pas eu le temps de faire le ménage. Ici, tout est en pagaille. Tout est renversé.  Enchevêtré.
Alors s’il vous plait, regardez bien où vous posez les pieds car il y a des petits bouts de moi éparpillés un peu partout. Souvenirs, certitudes, sentiments, valeurs… tout est sans dessus-dessous. Mes repères sont portés disparus. Ils ne doivent pas être bien loin mais je n’arrive pas à remettre la main dessus. Un vrai capharnaüm !

Conséquences d’une série d’intempéries têtues que rien ne semble rassasier. Parfois une accalmie, l’oeil du cyclone, puis de nouvelles bourrasques, plus violentes les unes que les autres. Des tornades en séries. Tenez, pas plus tard que la semaine dernière, l’une d’entre elles dévastait tout, pulvérisait tout, emportant dans sa tourmente l’un des nôtres.
Je finissais à peine de colmater les fissures de mes murs porteurs. Ceux qui se sont écroulés l’année dernière. Pierre après pierre, je réparais encore les précédents dégâts quand soudain… Le chaos.

Plus rien n’est à sa place. Je vais devoir faire le tri, l’inventaire de ce qui tient encore debout, de ce qui peut être réparé et de ce que je dois abandonner.

Et puis, il y a cette question entêtante. « C’est quoi le bonheur quand rien ne va plus ? »
Il est où, le bonheur, il est où ? (Oui, je sais…Il est là). Mais là où exactement ? Là, à côté de moi ? Caché derrière mes larmes ? Dans le rire de ma fille ? Dans la douceur d’une nuit d’été ? Dans une gourmandise sucrée-salée ? Dans un sourire complice au coeur d’un eden méditerranéen ? Ou bien encore, dans la folie de mes indispensables et hilarantes amies ? Et si finalement, il se cachait, tapi en moi, en attendant des jours meilleurs ? Cessons-nous d’être heureux quand on pleure ? Quand on perd ? Quand tout nous manque ? Quand tout change ? Je ne sais pas. Je ne crois pas.

Et puis, il y a cette autre question perturbante. « Comment se fait-il que je n’aille pas plus mal que ça ? » Qu’est-ce qui me pousse à sourire, à aimer, à espérer, à profiter, à rire aux éclats, à agir, à avancer envers et contre tout, au milieu de ce chaos ? Qu’est-ce qui fait que j’aime cette vie à m’en damner ? Qu’est-ce qui me pousse à clamer toujours et encore « Et pourquoi pas ? » au lieu d’un tourmenté « mais pourquoi ? »

Et bien je crois que la réponse est simple et j’aurais été mal venue de ne pas la trouver. Elle tient en un mot, toujours le même: Bonheur. Le bonheur, celui que j’ai ancré en moi, que j’ai cultivé, arrosé, choyé, reconnu, voulu. Celui que je me suis tatouée sur la peau, que j’ai respiré jusqu’à l’asphyxie. Celui que je continue de boire à la source chaque jour. Celui que je sais reconnaitre lorsqu’il se faufile dans ma vie. Même lorsqu’il rentre par la petite porte. Celui qui me rend plus forte et résiliente. Ce bonheur que j’étudie et que je transmets avec passion. Avec mes mots (et mes maux), avec ma plume, avec ma voix. Avec mon coeur. Toujours.
Ce bonheur, somme de toutes ces grâces, de ces moments divins que je n’ai pas laissé filer et sans qui je ne pourrais affronter toutes ces intempéries.

Alors ne dit-on pas après la pluie, le beau temps ? Oui, c’est vrai. Mais parfois même lorsqu’il pleut, il fait bon vivre. Alors profitons ! J’ai soif de légèreté, de rire, d’insouciance, de désinvolture… Bienvenue dans ma vie ! Entrez, je vous en prie et trinquons ! Trinquons à l’espoir, à l’amitié, à l’amour, à l’avenir !  Le ménage attendra bien encore un peu…

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